A ROUBAIX, LA PISCINE, pas la piscine ( N° 978 )
A Roubaix, de la piscine art-déco de 1932, où notre groupe était en visite ce mercredi après-midi de septembre, tout a été dit dans le milieu artistique, depuis sa restauration terminée en 2001.
Devenue " La PISCINE ", c'est maintenant un Musée incontournable.
Il faut y entrer et s'y laisser être " baigné " au sens figuré.
Apparemment ces deux dames en ont envie.
Le site du musée occupe la totalité des anciens espaces.
Les cabines de douches sont juxtaposées par 2, une pour le change et une pour la douche. En carrelages blancs jointoyés verts, elles sont esthétiques. Munies de patères, elles n'ont pas de porte ( ainsi le gardien s'assurait-il du passage obligé ).
Des porte-savons en faïence sont en place et devenues pièces rares.
Dans un souci hygiéniste, la piscine était accolée à une pièce remplie de baignoires.
On entre près du bassin et des galeries. Le lion, symbole de Neptune, crache toujours l'eau, ainsi renouvelée.
Mais, pas question de se baigner au sens vrai ( pour ne pas dire au sens propre !), dans ce bassin olympique de 50 mètres.
On y rencontre des personnages hors de notre temps, un homme nu, une femme qui s'exhibe...
Une femme se fait sécher par une servante noire.
Est-on bien à Roubaix , en 2013 ?
Ici, tout est volupté et innocence. Les chérubins jouent à des jeux d'eau.
Des femmes nues sont alanguies après le bain.
Une femme, au visage pur, ne pense pas avoir une attitude provocante à la fontaine.
Voici une autre baigneuse, aux seins nus et à la pose évocatrice.
Celle-ci prête à sauter, porte-t-elle un maillot ?
Ces mosaïques murales sont-elle équivoques ?
Est-on dans un salon érotique ?
Même les mères s'abandonnent dans les bras de Morphée.
L'une console peut-être son enfant qui n'aime pas l'eau.
L'autre s'est endormie avec son fils dans les bras, sans attendre le retour à la maison.
On se croit dans un monde imaginaire et cependant, régulièrement, des cris d'enfants qui s'ébattent parviennent depuis les haut-parleurs.
Ainsi, on rejoint la photo des nageurs vue à l'entrée, pour réaliser que cette piscine a réellement été fréquentée.
Hormis les poses ou les scènes osées, on pourrait se croire dans une cathédrale, dont le vitrail se reflèterait dans l'eau.
On dira que la Piscine de Roubaix est un temple, un écrin pour des statues et des tableaux, certes inertes, mais plus qu'expressifs.
En quittant l'endroit, on revient à la réalité.
Roubaix fut une ville industrielle textile et le textile s'y montre, dans une " tissuthèque " ( mot créé pour cette ville ? ).
Les collections sont situées dans l'ancienne usine adjacente, qu'on n'a pas toujours le temps de visiter.
La Piscine est désormais un patrimoine culturel français classé.
Il y a aussi en ce site, une petite touche régionaliste volontairement omise et dont nous parlerons demain.