Michou est à Montmartre. Mais d'où vient-il ? ( N° 1714 )
Né le 18 juin 1931 à AMIENS, Michou a grandi avec sa grand-mère, Elise, dont il a hérité de la rigueur. "Mon départ d'Amiens pour Paris a été tragique pour elle. Elle disait toujours: 'Michel, ce sera mon bâton de vieillesse'. Et la vie a voulu que ce soit différent..." Il faut dire que le jeune homme qu'il était alors s'étiolait en province. Michou vient donc des Hauts de France.
Pour la couleur, on le sait : c'est le bleu. Pour la gourmandise, l'Amiénois n'hésite pas : sa préférence va sur la gaufre ! Un secret qu'il a divulgué dans "Vous êtes Formidables".
Il déclare aussi : "J'aime bien les baraques à frites mais à l'époque... ... il y avait des vraies frites !"
A Pâques 1949, il monte à Paris. A peine arrivé à la capitale, il connaît déjà les endroits où il fallait sortir. A la Huchette, un restaurant situé près des Halles, il commence à travailler, en faisant les carrelages, en servant les cafés. Il file ensuite à Coblence, en Allemagne, pour y faire son service militaire. Il y est plus remarqué pour son allure et son humour que pour ses aptitudes au combat. Mais Michou, c'est Montmartre. De beaucoup de personnalités de Montmartre, le souvenir aurait été perdu sans Michou.
Michou est devenu une institution. Il a reçu un prix de l'Association des p'tits Poulbots et a inspiré le cinéma. Il a joué dans un film de Claude Lelouch, La Bonne année, avec Lino Ventura. Et a inspiré à Poiret et à Serrault La Cage aux Folles, en ayant cependant refusé d'y apparaître.
La raison est simple: depuis le 13 juillet 1956, Michou est présent tous les soirs dans son cabaret. Avec son cabaret, c'est à la vie, à la mort. Il l'a d'ailleurs annoncé: "Lorsque j'aurais tiré ma révérence, je souhaite que mon cabaret ferme définitivement".
Ce jeudi 9 novembre, Michou a sorti aux éditions du Cherche Midi, son autobiographie, intitulée comme il se doit Michou, Prince Bleu de Montmartre. Le showman y raconte son enfance à Amiens, sa grand-mère Elise, ses débuts à Paris... Le ton y est drôle, badin, fantasque, à son image : "Evidemment, je n’aurai pas le Prix Goncourt, ni le Renaudot, mais j’ose espérer qu’avec mon livre, j’aurai le prix de l’amitié", plaisante-t-il, avant d'ajouter sur un ton plus sérieux: "C'est un livre écrit avec le cœur. Je pense qu'il va vous émouvoir".
Le livre décrit un homme généreux, attentionné et "fidèle à la mémoire des gens qui ont disparu". En hommage à sa grand-mère décédée en 1957, Michou organise aussi, un jeudi de chaque mois, un repas pour 80 "mamies" du quartier. "Et cela depuis 1970". (Pendant longtemps, Michou a également organisé un repas patriotique pour les poilus de 14-18, le 11 novembre.)