Une commune du Nord teste les premiers passages piétons en 3D ( N° 1710 )
«En Inde, les résultats sont plutôt probants ». Car l'initiative vient d'Ahmedabad, à l'ouest de l'Inde, où quatre passages piétons en 3D ont été installés. Aucun accident n'aurait été constaté dans les six mois suivant l'installation. La technique a été réutilisée ensuite en Islande dans le port d'Ísafjörður.
Un jeu de 3 couleurs: blanc, gris et noir, visible de nuit, et un effet de perspective donnant un visuel en trois dimensions, perceptible par les conducteurs en marche avant. C'est de cette manière qu'ont été peints deux passages piétons dans la rue d'une école maternelle, à CYSOING, dans le Nord. La commune devient la première à tester les passages cloutés en 3D en France. «C'est un moyen d'interpeller les automobilistes, d'autant plus qu'on se rend compte qu'ils ne sont pas toujours civiques avec les piétons», explique le maire, qui en est à l'initiative.
«On l'a mis à un endroit stratégique, à côté d'une école maternelle», souligne l'élu, qui pourrait généraliser l'aménagement dans les zones à 30 km/h de cette ville de 5000 habitants. Les automobilistes s'arrêteront-ils plus souvent? «Certes, cela reste de la responsabilité des automobilistes», reconnaît l'élu, qui se félicite néanmoins que l'on «reparle de sécurité» grâce à ce projet. Selon le maire, dans les zones où la vitesse est plus élevée, les conducteurs risqueraient de piler au dernier moment, surpris par l'impression visuelle d'un obstacle, c'est pourquoi ces passages, surnommés PP3D, sont destinés à être installés dans des zones où les automobilistes doivent être vigilants: près des écoles, des établissements sportifs, culturels, etc.
Pour l'entreprise de signalisation routière T1, cet effet de relief créé par l'association de couleurs différentes et des lignes de fuite dessinant des ombres, comme pour un trompe-l'oeil, devrait responsabiliser les conducteurs et les piétons. "On voit les choses différemment. Ça crée un effet d'optique sans les nuisances sonores d'un dos-d'âne, et c'est moins coercitif." «Nous trouvions le principe amusant et voulions être hors des clous», plaisante-t-on. Ces passages piétons, deux fois plus chers qu'un marquage au sol classique, «vont-ils fleurir un peu partout? » Des communes en Isère, en Bretagne, à Rouen et près de Bordeaux seraient déjà intéressées.