A LILLE, la foi peut être « rock’n’roll » ! ( N° 1854 )
Quel est le lien entre le rock et la foi ? Mardi 29 mai 2018, une journée d'étude « Bâtir sur le rock » était organisée par la Faculté de théologie de Lille (Nord). Surprenant !
Mise en lumière des racines musicales du rock et de leur dimension religieuse, la quête de spiritualité de certains interprètes, le phénomène du « métal » dont les expressions violentes et apparemment anti-religieuses révèlent paradoxalement un intérêt pour la croyance et la religion.
Le père Robert Culat, prêtre et métalleux, qui organisait la journée d'étude a répondu aux questions d'un journaliste du " Figaro magazine ".
Question : On parle souvent de l’existence d’une véritable “communauté metal”. Des chercheurs vont même jusqu’à déclarer que le "heavy metal" est une nouvelle forme de religion. Le concert metal est parfois vu comme un rituel, un moment religieux : c’est particulièrement vrai pour la mouvance "black metal". Qu'en pensez-vous ?
Réponse : En tant que prêtre, je suis tout à fait d’accord avec ces analyses de la communauté metal. C’est d’ailleurs ce qui la rend si passionnante pour un homme religieux. Il faut faire référence au livre d'un sociologue français : Satan profane, portrait d’une jeunesse enténébrée.
L’un des métalleux, âgé de 24 ans, ayant répondu à un questionnaire “Étude sur la planète metal”, a bien caractérisé ce phénomène : « Le fort aspect communautaire du metal peut former un important moyen de socialisation. Des goûts aussi extravagants, alliés à un engagement personnel dans cette musique et/ou en adopter l’attitude et les apparences peuvent donner l’illusion d’un sens à la vie quand on la partage, se regrouper avec d’autres pour vivre entièrement cette musique. On y retrouve la recherche inconsciente d’un substitut puéril à une religion authentique chez ceux-là »
Réponse : L’hypothèse du metal comme nouvelle forme de religion fait qu’il demeure incompatible avec le libéralisme, c’est-à-dire avec un matérialisme grossier dans lequel la réussite et le bonheur sont réduits au culte de Mammon, le dieu Argent de la Bible. Certes, il existe encore des pochettes de CD qui choquent le bourgeois, comme vous dites, et qui sont censurées
Réponse derechef :
Le metal n'a pas perdu son âme. Il y a une conséquence logique du caractère unique de ce festival en France, de sa bonne organisation et de la richesse de sa programmation. C’est un peu le pèlerinage annuel des métalleux, l’équivalent de Lourdes ou des Journées Mondiales de la Jeunesse pour les catholiques ! Pour rien au monde le fan qui le peut ne raterait ce rendez-vous annuel !
Evidemment le père Culat prêche pour sa paroisse, si j'ose dire. Il fera écouter de la musique et comprendre la portée mystique du " headbanging " : comment secouer la tête permet de mieux être à l'écoute de son prochain.
Et puis il fera étudier le sens de chansons de groupes révélateurs dont j'ai montré des photos. A 18 heures : chorale avec tous les participants en choeur " Nous sommes tous sur le chemin du ciel." ( paroles du groupe AC/DC )
" Vivre facilement, vivre libre
Une place saisonnière pour un voyage sans retour
Ne demandant rien, laisse moi vivre
Tout prendre sur mon passage .
Je n'ai pas besoin de raisons, pas besoin de rime
Il n'y a rien que je préfère faire que
M'enfoncer pour un moment .
Mes amis seront aussi là-bas .
Je suis sur la route de l'enfer
Sur la route de l'enfer
La route de l'enfer
Je suis sur la route de l'enfer
Plus de panneaux stop, de limitation de vitesse
Personne ne va me ralentir .
Comme une roue qui va tourner
Personne ne va m'en empêcher .
Hé Satan, j'ai payé ce que je dois
Je joue dans un groupe de rock
Hé Maman, regarde-moi
Je suis sur la route pour la terre promise .
Je suis sur la route de l'enfer
La route de l'enfer
Je suis sur la route de l'enfer
La route de l'enfer
Ne m'arrête pas . "