N° 2139 ) Une dame en campagne, mais à ROUBAIX.
Je fus étonnée de trouver cette dame en couverture d'une revue hebdomadaire, où se montrent plutôt des actrices.
Trois pages sont consacrées à Madame Brigitte Macron, photos à l'appui. Ensuite deux pages pour son action à ROUBAIX et c'est bien ce qui m'intéresse. Je me promène donc et vous emmène dans une campagne qui ne dit pas son nom.
Brigitte Macron est dans une école de réorientation pour adultes, où elle enseigne la littérature. Son ancienne profession en effet.
Il s'agit de "L'Institut des Vocations pour l'Emploi", celui de ROUBAIX, car il y en a aussi à VALENCE et à CLICHY-sous-Bois. Son cours est d'ailleurs en liaison avec ces deux-là. Ce sont les LIVE, du nom d'une association financée par LVMH et présidée par Madame Macron.
L'objectif de cette école : accompagner des adultes de 25 ans et plus, éloignés de l'emploi, qui peuvent être déjà diplômés ou pas du tout, parfois en situation de précarité, souvent déjà parents, et qui cherchent à (re)construire un projet professionnel solide.
A ces élèves dont la moyenne d'âge est de 38 ans, soutenus financièrement (jusqu'à 900 euros mensuels) et choisis selon leur désir d'emploi futur, on demande 30 heures de présence par semaine, en deux séances par mois. L'essentiel étant de devenir autonomes et d'avoir développé du désir et de la curiosité.
Le taux de réussite est de 75°/° de réinsertion .
Ces cours, Brigitte Macron les mène tambour battant. En tailleur-pantalon, la professeure prend le parti du stand-up, pas du bureau magistral. Elle distribue les feuilles et annonce le programme de la séance.
Ce jour-là, on sera dans le roman du XIXème siècle, avec quatre monstres de la littérature française: Stendhal, Flaubert, Zola et Maupasant.
Certains lisent des passages photocopiés. Un conseil est donné: "Petite leçon de posture: respirez, basculez le bassin, faites monter la voix au plafond."
Après 1heure et 1/2 à un rythme soutenu, le public s'avoue épaté par la simplicité que l'épouse du chef de l'Etat instaure dans ses rapports, par sa drôlerie, son entrain, sa gouaille même.
Avant de partir, la présidente du LIVE s'assure que les romans présentés sont bien disponibles dans la bibliothèque du lieu. Car il s'agissait de donner envie de lire des oeuvres difficiles, à un public qui n'en a pas, ou plus, l'habitude.
Limite de l'exercice, bien sûr. Mais quand une élève lui a dit: " A chaque personnage évoqué dans les romans, j'ai envie d'en savoir plus." Madame Macron a su qu'elle avait, à toute allure, réussi son pari audacieux.
Extraits de Madame Figaro n° 1953, article intitulé "Le grand oral".