Le Louvre-Lens annonce une très belle exposition temporaire. ( N° 1806 )
La prochaine exposition temporaire du Louvre-Lens démarrera le 28 mars et durera jusqu'au 23 juillet. Son nom est bien attirant: " L'Empire des roses ".
Ces brillants souverains régnèrent sur l’Iran, de 1786 à 1925. Cette période est l’une des plus fascinantes de l’histoire du pays, qui s’ouvre alors à la Modernité tout en cherchant à préserver son identité.
Originale et surprenante, la création artistique de cette époque est particulièrement riche et foisonnante, stimulée par une production de cour extrêmement virtuose.
Pour entrer dans la galerie, le visiteur franchit une porte monumentale reprenant la triple arcade des Ruines du palais d’Ashraff, tableau peint au 19e siècle par Jules Laurens et prêté par la Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras.
Il est immédiatement accueilli par un splendide costume de scène créé par Christian Lacroix en 2001 pour le ballet Shéhérazade de Bianca Li à l’Opéra national de Paris.
L’exposition met en lumière plus de 400 œuvres, dont une grande part est présentée en exclusivité mondiale. Elles sont issues de très nombreuses collections privées et de prestigieuses institutions européennes, nord-américaines et moyen-orientales.
L’exposition bénéficie notamment de prêts exceptionnels de grands musées iraniens. Elle rassemble peintures, dessins, bijoux, émaux, tapis, costumes, photographies ou encore armes d’apparat,
La section introductive de l’exposition emmène le visiteur sur les pas de quelques voyageurs européens, suivant en particulier le cheminement du peintre Jules Laurens ou de l’architecte Pascal Coste. Les publications que ces deux personnages tirent de leurs voyages sont à l’origine de l’essor des études européennes sur l’art et l’architecture de l’Iran, au 19e siècle. Cette introduction met ainsi en parallèle dessins, relevés, peintures et ouvrages de ces deux importants voyageurs.
La deuxième section brosse un panorama culturel de la période qajare. Après une galerie de portraits des différents souverains, le visiteur est invité à se pencher sur les liens étroits que la dynastie entretient avec ses homologues européens.
La redécouverte de l’histoire nationale est aussi, comme en Europe, à l’origine de la naissance du nationalisme, tandis que la société iranienne est très marquée par les divers mouvements religieux, qui se mêlent aux contestations politiques.
La troisième section aborde les arts de la cour et leur codification selon une esthétique propre à la dynastie. Les Shahs, conscients de l’enjeu que peut représenter, sur le plan politique, la production artistique, sont eux mêmes artistes. Utilisant savamment leur image, ils façonnent un nouvel écrin à leur pouvoir parfois contesté, créant une cour luxueuse et raffinée, dans un décor architectural renouvelé. Panneaux de céramique, grandes peintures à l’huile, tapis, bijoux, costumes et instruments de musique participent de cette évocation.
La dernière section évoque les artistes, l’évolution de leur statut au cours du siècle, ainsi que leur rencontre avec la Modernité. Elle apporte ainsi un éclairage sur quelques artistes, ainsi que sur les principales thématiques privilégiées dans la peinture, la céramique ou l’art du métal.
Leurs recherches de l’excellence des techniques traditionnelles ou d’une Modernité iranienne répondent aussi aux demandes des Shahs, fascinés par les innovations européennes, comme la photographie ou la lithographie, qui révolutionnent les arts iraniens. Des œuvres exceptionnelles, dont un immense chandelier en cristal de Baccarat, viennent ponctuer cette fin de parcours.
Passionné d’histoire de l’art, le designer Christian Lacroix a imaginé la scénographie de l’exposition comme une déambulation à travers les salles d’un opulent palais qajar.
À l’intérieur de la galerie d’exposition, la succession des salles est inspirée du château de plaisance de Souleymanieh, construit par Fath Ali Shah.
Les salles sont regroupées en quatre modules architecturaux – correspondant aux quatre grandes sections de l’exposition – séparés entre eux par des ruelles intérieures. Chaque module décline différents tons d’une même couleur, caractéristique à la fois de l’art qajar et de l’univers de Christian Lacroix : le bleu, le rouge, le vert et le jaune. Des murs parés de soie et des allées recouvertes d’un tapis dessiné par le créateur évoquent la somptuosité des productions textiles iraniennes.
Des œuvres exceptionnelles, dont un immense chandelier en cristal de Baccarat, viennent ponctuer cette fin de parcours.
NDRL: Je remercie le Musée du Louvre-Lens d'avoir, grâce au dossier pédagogique, permis la rédaction de cet article.