Au terme de douze semaines de compétition et après une finale éprouvante, Camille Delcroix a remporté la saison 9 de TOP CHEF. Une belle consécration pour le jeune homme de 27 ans, originaire du Nord-Pas-de-Calais, qui s’est surpassé tout au long du concours.
Sur M6, on a vu mercredi la victoire de Camille face à Victor.
La revue 20 Minutes, qui a été conviée au dîner de la finale (enregistrée en janvier à l’Hôtel Royal d’Evian), a plébiscité le menu du premier…
Voici retranscrites telles quelles les notes prises ce soir-là.
Menu A (celui de Camille) : Noix de Saint Jacques, chantilly chou-fleur et kalamansi.
« Parfait équilibre entre les notes acides et douces, entre la légèreté et le croquant. La cuisson des Saint Jacques est parfaite. Présentation : +.»
Menu B (celui de Victor) : Langoustine, courge, menthe, bergamote.
« C’est brouillon. L’acidité est trop prononcée. La raviole de butternut, croquante, laisse une désagréable impression en bouche, d’autant plus qu’elle contraste avec son contenu, bien plus tendre. »
Menu A : Ballottine de volaille, légumes d’antan.
« Roboratif. En rupture avec la légèreté de l’entrée. C’est moins dans la subtilité. J’apprécie la modernité apportée à un plat très marqué terroir, qui est effectivement plus "bistronomie" que "gastronomie". A table, quelqu’un dit : "On dirait de la quiche lorraine". »
Plat principal de Camille
Menu B : Turbot, poireau, pomme de terre, pleurotes, sauce champagne.
Où est la sauce champagne ? Visuellement, cette teinte de vert est peu appétissante. Pas vraiment d’explosion de saveur. La pomme de terre a l’air bien seule. La sauce champagne est finalement arrivée à notre table une fois que l’on a tout mangé. Si elle avait été servie à temps, elle aurait forcément relevé l’ensemble.
Menu A : Le parfum de rose, Merveilleux à la framboise et litchi.
« Une pure gourmandise. Sans doute le meilleur dessert que j’ai jamais mangé. Seule la bande de gélatine, certes décorative, est de trop. La meringue, le litchi, la framboise acidulée… C’est du bonbon gastronomique. Vraiment orgasmique. »
Menu B : Evian : un galet praliné, clémentine, une glace au sapin.
« Difficile de passer après le dessert A. L’assiette marron est affreuse. La prise de risque est à saluer. La glace au sapin n’est pas à mon goût. La chapelure salée n’arrange rien. L’accord praliné-clémentine atténue la déception. »
Le premier avait misé sur la sécurité, quand le second a pris davantage de risques créatifs et gustatifs.
"A l’issue du dîner, j’ai réparti mes dix points de manière tranchée : 9 pour le menu A et 1 pour le menu B.
Le "merveilleux" a beaucoup pesé dans la balance. J'ignorais que l'association de goûts rose-litchi-framboise était celle de l'Ispahan de Pierre Hermé. Il ne m'a pas effleuré non plus l'esprit qu'une framboise, ce n'est pas de saison au mois de janvier. J’ai attribué mes points en parfait béotien, en fonction du plaisir ressenti et non selon l’apport de chaque assiette à l’art culinaire."
Victor était face à Camille
Camille Delcroix était vite devenu l'un des chouchous de cette saison de Top Chef, avec ses petites phrases, ses lunettes et sa voix distinctive. Ce cuisinier en poste au château de Beaulieu (restaurant Marc Meurin, en Indre-et-Loire) a gagné au fil des épreuves la place de grand favori, grâce à sa technicité, sa rigueur et sa capacité à rebondir. Il a bluffé Marc Veyrat et les Meilleurs Ouvriers de France . Durant la finale, contre son coéquipier Victor Mercier, il a conquis les bénévoles de la Croix-Rouge.
Il nous livre ses premières émotions.
"Qu’est-ce que cela vous fait d’être vainqueur de Top chef ?"
"Gagner Top chef, c’est une très très belle récompense et une belle consécration pour moi qui rêve de devenir Meilleur Ouvrier de France. Je pense que c’est déjà un premier pas dans ce sens. Je regardais ce programme il y a dix ans quand je commençais ma vie active, alors de remporter ce concours, c’est top."
C'est TOP, c'est le cas de le dire.
"Qu’avez-vous ressenti lors de la cérémonie des couteaux?"
"Juste avant, j’étais extrêmement stressé, je ne parlais à personne. J’avais perdu mon sourire qui est là normalement tout le temps. C’était une journée très éprouvante. Au moment où j’ai posé la main sur le manche du couteau, je me suis refait tout le concours, un peu comme quand on voit toute sa vie défiler. Puis j’ai tiré la lame argentée, et là, c’était une explosion de joie, de bonheur, de satisfaction. C’est un moment incroyable et indescriptible."
Le couteau est le verdict pour le CHEF.
"Est-ce que vous pensez que quelque chose en particulier a joué en votre faveur?"
"Je pense que c’est mon dessert qui a fait la différence. Le merveilleux framboise-litchi, je l’ai mangé des dizaines de fois, c’est de la bombe!"
"Comment a réagi votre chef ?"
"M. Meurin est ravi. Pour lui, c’est également une belle consécration. Je suis arrivé chez lui il y a six ans. J’ai réappris à travailler de A à Z, parce que c’est un cuisinier auto-didacte; donc il fallait faire comme il voulait. D’en arriver là, c’est la preuve que j’ai toujours su bien écouter et bien me remettre en question."
"Quel est votre meilleur souvenir?"
"Quand je fus victorieux face au cent Meilleurs Ouvriers de France. Réussir tout de suite le pigeon, qui était un clin d’œil à mon père et à mes origines nordistes, remporter le salé et le sucré… D’avoir fait mouche, c’était comme si j’avais déjà gagné Top chef. C’était incroyable."
Dominique DELCROIX son papa, boucher à ANZIN ( Nord ) dit de son fils : "Quand il a une idée, il va jusqu'au bout." Il est fier de son fils et regrette que sa maman ne puisse pas le voir.