Dans leur camionnette siglée Doublet, du nom de la société qui les emploie, ils parcourent le col à la recherche de dessins obscènes, de messages politiques ou d'insultes. Le duo forme ce qu'on appelle l'"ambush" (car ils sont en "embuscade", à l'affût des tags gênants). "Mais on préfère 'effaceurs' c'est plus clair".
Leur mission : nettoyer les routes de ses graffitis, avant le passage de la caravane et des coureurs, grâce à 150 litres de peinture blanche.
Les deux hommes se veulent garant d'une certaine idée du Tour de France qui "doit rester une fête". Ils saluent les spectateurs qui peignent des messages d'encouragements – au palmarès de l'asphalte, les Français Romain Bardet et Warren Barguil, ou le Slovaque Peter Sagan font figure de chouchous .
Cette fois, c'est un adolescent belge qui leur signale une inscription en-dessous de la ceinture : le mot "Belgique" où le "i" a aussi servi à écrire "bite".
" On sort gagnant, on a fait notre travail et une belle action."
Surtout quand le bitume sert de tribune aux spectateurs en colère.
En se rapprochant de la ligne d'arrivée, un "Sky tricheur" accompagné d'un dessin de seringue barre la route et fait tiquer les deux "effaceurs".
"Ben non, il ne faut pas l'enlever !" insiste un spectateur, témoin de l'opération camouflage, à quelques heures du départ de l'étape. Pierre et Patrick préfèrent ne pas relever la remarque, effacent le message .
Les coureurs étrangers en prennent !