Suivons AR VAG Gruissanot en chansons. ( N° 1787 )
En chansons de marins, évidemment de La (AR) Barque (VAG) Gruissanote, dont vous avez vu les photos précédemment.
Les marins chanteurs nous ont expliqué que leur départ en mer ne laissait rien au hasard et qu'ils faisaient taire leur appréhension en chantant. Voici un extrait:
" Matelot vas-y gaiement. Rage en rage, les gars souque et rage. Matelot vas-y gaiement."
Ils chantent pour s'égayer. Ils dansent même :
"Jean-François pour aller au bal s'habille en amiral. Bottes et casaque, chapeau ciré, Jean-François est paré. Savez-vous, les gars, danser la polka ? Savez-vous valser? La mer va vous faire danser."
Les voilà dans tous les temps, les voilà dans tous les ports. Passant par Paris, arrivant à Amsterdam. Ndrl: cette chanson fut particulièrement applaudie.
" Dans le port d'Amsterdam, y'a des marins qui boivent. Et qui boivent et reboivent. Et qui reboivent encore...."
C'est l'accostage et peu de repos à terre, peu de mots en famille car la dureté du métier ne se partage pas. Les femmes restées à la maison ont dû assurer la subsistance et travailler en usine. Et aussi, il y aura des veuves.
" On les app'lait femmes chagrins du temps de leurs grand-mères. Aujourd'hui gronde la colère des femmes de marins."
A Ouessant, île finistérienne à la merci des éléments au gré des vents, peu de bâteaux font escale.
" Ah matelots sur vos voiliers, voilà le moment de prier. car on entend les mâts qui craquent sous les lames qui vous attaquent. Et le vent qui sait toute chose, sait à quoi serviront les roses. Des roses de couleur de sang, des roses d'Ouessant." Ndlr: ce chant est le plus mélodieux et aussi le plus triste.
Voici la dernière partie du spectacle musical, celle qui dit le devoir de transmission avant que les yeux se ferment, juste alors qu'il est encore temps de ne pas laisser s'effacer la mémoire. Ils ont chanté à l'unisson, sans partition, sans fausse note. Ces anciens étaient debout, forts et fiers pour semer l'avenir.
" Mon p'tit garçon mets dans ta tête: Y'a des chansons qui font la fête. Et crois-moi depuis l'temps que j'traîne, j'en ai vu pousser des rengaines de Macao à la Barbade.... Y'a l'temps qui mouille au dehors.... Et la chanson qui t'fait pleurer."
Merci à tous de nous avoir permis d'assister à une leçon d'histoire et à un excellent moment musical. Sur la plage, en croisière peut-être, nous nous souviendrons de vous. ( Les paroles en italique ont été copiées sur le Net.)