Un partage très amical, très artistique et très culturel ( N° 1949 )
J'avais, ici, transmis une invitation d'une association, pour une exposition de photos réalisées par ses membres, dont trois amis (article n° 1941).
Ce n'est pas la première année que nous en prenons plein la vue avec leurs réalisations.
En 2013 déjà, c'était un plaisir partagé (article n° 920). Et si vous voulez revoir de belles photos, elles sont sur les articles n°1719, 1720, 1721, entre autres !
Cette année 2018, il fallait braver les gilets jaunes pour trouver son plaisir. Et aussi parfaire son instruction, car le thème obligeant, la pédagogie était au rendez-vous.
Comme c'était expliqué et comme le professeur du club avait expliqué aux membres, la photo pouvait traiter de n'importe quel sujet- un paysage, la ville, une scène -, elle pouvait être prise de jour comme de nuit, mais elle devait être MINIMALISTE.
Les visiteurs apprenaient donc ce qu'est une photo minimaliste (ou une peinture, ou une sculpture) : celle qui est EPUREE, SIMPLIFIEE, ABSTRAITE, ISOLEE, SUBLIMEE par le regard UNIQUE d'une personne sur un DETAIL. En voici donné un exemple, par une photo coup de coeur pour Quinquine : un "épi de blé", isolé du champ, mais lui rappelant sans doute sa région natale.
Voyons ce que l'oeil de Françoise MALLUS avait isolé avec son objectif : une "barque" seule au milieu de l'étang - lequel est certainement pour elle un endroit privilégié.
Françoise fit un voyage en compagnie de Quinquine. Et tandis que cette dernière flashait à tout va et rentrait avec quelques 500 clichés, Françoise poursuivant le message de l'expo, sélectionnait son regard. Donc dans l'immensité de l'eau du lac, elle ne retint qu'un "cordage" enroulé à bord. Néanmoins les tons de bleu étaient exaltés.
On pourrait penser qu'avec la photo suivante, Françoise a débordé du thème, car il s'agit d'un champ. Mais le regard minimaliste a bien fonctionné ne voyant qu'une seule chose : les "lignes dessinées mathématiquement" .
Et de ce coin de ruelle qu'a retenu Françoise ? Vous-même ne voyez que cela, sur la porte, sur le sol, sur le volet : que le "violet". Au point d'en oublier le feuillage.
Voyons maintenant si Dany SELIN a saisi le message qu'en parfaite hôtesse elle m'explique : ce n'est pas un gros plan, ce n'est pas une image en macro, c'est une abstraction de l'environnement. Alors elle n'a pas fait un gros plan, elle n'a pas utilisé la fonction macro, elle a isolé le "ponton en bois", d'un site lacustre familier des Audois.
Proches de l'étang, il y avait sans doute une végétation rustique. Ignorant le thym et le romarin voisins, le portrait fait par Dany a laissé un flou sur la plante au-delà, pour ne garder que ce trio, ce "chardon en bouquet" qui retenait toute son attention et provoque la nôtre.
Transmission d'un souvenir de voyage au Vietnam, souvenir unique à plus d'un titre, l'endroit est pourtant fait de plusieurs éléments, mais il s'agit bien d'UNE baie, la "baie" d'Halong. On a appris au lycée ce qui fait une oeuvre "classique" et voici donc ce qui fait aussi une oeuvre "minimaliste" : unité de lieu, unité de temps, unité d'action.
Dany vient aux cours hebdomadaires à Canet d'Aude accompagnée de son mari Jean-Pierre. Celui-ci nous expliqua qu'en voyage dans le Var, il était avec son appareil photos, tout entier habité par le thème de l'atelier photos pour l'année.
Dans l'église de GRIMAUD, l'originalité des vitraux en verre et résine l'envahit. C'est vrai qu'ils sont à nul autre comparable, qu'ils sont une vision d'artiste. Jean-Pierre a donc eu depuis son viseur, un regard exclusif sur l'épurement de l'artiste pour le "vitrail".
Ici point de couleurs vives, point de scènes bibliques, un modernisme oui, mais forçant à la concentration et visant à la pureté, c'est-à-dire au minimalisme.
Un deuxième passage parmi les autres photos exposées, qui n'a plus l'exclusivité de l'amitié, se fait pour le seul plaisir et pour s'assurer que la pédagogie a fonctionné.
Il a été retenu un autre "chardon" vu avec d'autres yeux que ceux de Dany. Preuve que chacun a SA vision .
Remarqué aussi par sa valeur symbolique pour les riverains de la mer que nous sommes, "un oiseau" . Un seul , alors qu'il y en a certainement des centaines comme lui dans les parages. Sur un pieu, un seul !
Et pour terminer, une évocation pour Quinquine : la photo d'un "bébé", son bébé, son p'tit Quinquin, dont on ne voyait que l'essentiel : le "visage", tout emmailloté qu'il était.
Merci à Françoise, à Dany et Jean-Pierre, d'avoir montré la beauté, qui occulte tout le reste.
Merci à Marie-Jeanne pour ses photos de non initiée.