Une institution roubaisienne que tout le monde connait mise sur les Galeries Lafayette ( N° 1673 )
La Redoute va mieux. En tout cas, elle vaut plus qu’un euro.
C’est à ce prix symbolique que le groupe Kering avait vendu l’ancien fleuron de la vente à distance à ses deux dirigeants, il y a un peu plus de trois ans.
Les Galeries Lafayette ne précisent pas la nouvelle valeur de l’entreprise roubaisienne dans le communiqué publié ce jeudi matin qui annonce leur prise de participation de 51 % de La Redoute « avec l’objectif d’en réaliser l’acquisition à 100 % à terme ». Mais c’est forcément plus .
En tout cas, Nathalie Balla et Éric Courteille ont réussi leur pari. Au prix d’un énième plan social en 2014, mais aussi d’un important investissement avec le remplacement de la « vieille » usine à colis de la Martinoire par la toute moderne Quai 30 à Wattrelos, La Redoute devrait retrouver l’équilibre cette année. Elle réalise un chiffre d’affaires de 750 millions d’euros et ambitionne d’atteindre le milliard d’ici 2021. Elle emploie encore 1 700 salariés.
Le rachat par les Galeries Lafayette apparaît, somme toute, logique. Il scelle une alliance entre un distributeur, qui est un spécialiste de la vente en ligne et vise à créer « le premier acteur français de l’habillement en valeur ». Ensemble, les Galeries Lafayette et La Redoute ambitionnent de passer de 4,5 à 5,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
« L’adossement à un investisseur de long terme, aussi prestigieux que le groupe Galeries Lafayette nous donne les moyens de poursuivre, amplifier et accélérer notre stratégie », expliquent-ils dans le communiqué. Les perspectives ouvertes par ce rapprochement devraient permettre de nouveaux développements en France et à l’international pour l’enseigne roubaisienne. Les Galeries (qui ont fermé leur unique magasin régional rue de Béthune à Lille ! ) disposent de sept magasins à l’étranger mais ambitionnent plusieurs ouvertures, tandis que La Redoute réalise environ 30 % de son chiffre d’affaires hors de France.
Le directeur général et le président du directoire des Galeries Lafayette avaient discrètement rencontré Nathalie Balla et Éric Courteille en début d’année. Les deux enseignes ont des intérêts communs. Aux Galeries la mode plutôt haut de gamme en magasins physiques, à La Redoute le prêt-à-porter et l’équipement de la maison grand public. L’offre de produits est complémentaire, comme la volonté de mutualiser les forces sur les achats, la logistique et l’exploitation des bases de données.
D’un côté, les Galeries Lafayettes souhaitent imbriquer davantage le commerce physique en magasins et le numérique, ses dirigeants voulant passer de 2 à 10 % de leur volumes de vente en ligne d’ici 2020. De l’autre, La Redoute offre un fichier clients exceptionnel avec plus de 9 millions d’acheteurs sur sa plateforme de e-commerce, offrant ainsi à son nouveau partenaire de réaliser une transformation digitale stratégique de son modèle économique.